THEOLOGIE CATHOLIQUE.16 fiches gratuites à télécharger. l'essentiel de la THEOLOGIE DOGMATIQUE
A
n t h r o p o l o g i e T h é o l o g i q u e |
Thèse 16 – Eschatologie
Le Christ est donc l’eschatos. L’évènement du Christ ne comprend en effet pas que son
Incarnation et son Mystère Pascal, mais aussi sa venue en gloire, Parousie. Les fins dernières doivent
donc être rapportées au Christ – l’eschatos
– qui est le Centre du plan de Dieu sur le monde. Le Christ est Sauveur : l’eschatologie est donc d’abord discours de salut.
Rappelons que Salut et damnation ne sont pas deux voies qui se présenteraient
également. Le seul chemin du Père est le Christ, et la voie est unique, même si
demeure la possibilité de la
perdition. Cette voie qu’est le Christ, c’est celle du Règne de Dieu dans nos cœurs
– filiation obéissante, confiante, amoureuse au Père – Royaume des Cieux qui
est « déjà-là », même s’il n’est « pas encore » pleinement
manifesté. Cette manifestation finale de Jésus sera sa Victoire finale,
pleinement manifestée dans la Gloire, Gloire qui n’est rien d’autre que la
Beauté que revêt l’Amour du Père pour nous. Dieu sera alors tout en tous. Le Christ est Jugement, étant la Vérité ultime qui éclaire le mystère de l’homme (GS
22). A notre mort, à la lumière de Celui qui est la Vérité et la Vie, l’âme
humaine reçoit la vérité sur ce qu’a été sa vie, et est ainsi mesurée (jugée). Mais
Justice et Miséricorde se rencontrent dans le Christus Totus, juge et sauveur, notre avocat auprès du Père. Capax Dei, nous verrons Dieu face à
face, de façon immédiate. Et cela dès la mort terrestre (pour les sauvés), dans
une eschatologie personnelle
définitive qui ne sera collective (et
donc complète) qu’après la Parousie, le Corps du Christ atteignant alors sa
plénitude. C’est au jugement final en effet, au retour du Christ en Gloire (fin
des temps, ou Parousie) que les conséquences de nos actions terrestres
viendront compléter en quelque sorte ce premier jugement, et clore l’Histoire
du Salut. Le Christ est Résurrection. « Je suis la Résurrection et la Vie » dit Jésus.
Il est notre vie éternelle. Quant à la Résurrection de la chair, elle reste
mystérieuse, même si Paul multiplie les indices sur nos corps glorieux :
incorruptibilité, gloire, force, corps spirituels. Reste à s’interroger sur ce
que signifie le corps : il est notre être-au-monde, par lequel nous
rentrons en relation avec ce monde et avec les autres. Ce mode de relation sera
dès lors glorifié, rendu lumineux car intégré au Christ, en qui nous sommes
créés. Le Christ est le Ciel, en ce qu’Il est rejoint. Le Ciel n’est pas un lieu en effet, mais un état : la pleine incorporation à la Personne du Christ
dont nous sommes déjà les membres par l’Eglise. Cette incorporation sera vision de Dieu, dilection de cette vision, ressemblance
par cette vision. Le Ciel n’est donc pas un lieu mais une Personne, le
Christ. En Lui – c’est-à-dire sauvés -
au sein de la Trinité Sainte, nous serons fils
dans le Fils, aimés du Père dans l’Esprit. « Ceux que tu m’as donnés,
je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi » (Jn 17). Le Christ est le purgatoire en tant qu’Il nous purifie. Non pas tant une souffrance
préparatoire à la vision de Dieu, mais bien plutôt cette vision déjà donnée,
vision cependant encore douloureuse, un peu comme un éblouissement douloureux
pour les âmes non pleinement habituées à la Lumière divine. Le Christ est l’enfer, en tant qu’Il n’est pas rejoint (H.U. Balthasar). Telle est
l’état de la vie sempiternelle de la résurrection de jugement (Jn 5,29),
différent de la vie éternelle qui est
participation à la vie divine (2 P
1,3). L’amour ne peut être forcé sans se perdre lui-même, et créés dans le
Christ d’une manière définitive, nous pouvons néanmoins refuser cet état d’une
manière définitive elle-aussi. L’Eglise ne se prononce pas sur l’existence de
personnes dans un tel état, et prie en communion avec les saints du Ciel afin
que selon la volonté du Père, « tous les hommes soient sauvés » (1
Tim 2,4). • Bibliographie essentielle : -
Benedictus Deus (Benoit XII,
Constitution dogmatique, 1336) • Bibliographie annexe : - « Quelques questions actuelles concernant
l’eschatologie » (CTI, 1992)
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